Forbach
Société
Par VAUCHER Jonathan
Publié le 21/02/2025 à 16:54

À Oeting, les habitants n’en peuvent plus des nuisances d'Eurovia

Le projet d’extension du site de stockage de déchets inertes à Oeting est contesté par les habitants et les élus.A Oeting, près de Forbach, dans un secteur très passant au bord de l'A320, ce ne sont pas les 20 000 véhicules qui traversent le village qui causent le plus de bruit. Depuis 15 ans, un centre de stockage de déchets inertes rend les voisins complètement fous. Jean-Paul et Christiane résident à proximité immédiate de ce dépôt d'Eurovia, filiale de Vinci, où sont concassé des déchets inertes.Chaque jour, un flux constant de camions déverse des matériaux dans cette ancienne zone forestière reconverti en site industriel à ciel ouvert en 2010 grâce à un arrêté préfectoral autorisé par l'ancien maire. Initialement autorisée pour une durée de huit ans, l'exploitation de ce site a été prolongée une première fois par son successeur en 2018. Bien que l'autorisation actuelle soit valide jusqu'en 2026, une nouvelle demande d'extension jusqu'en 2030 a été déposée par la société Eurovia Alsace Lorraine.Cette perspective inquiète : le nouveau maire, ancien conseiller, a toujours été opposé à cette situation. Jeudi soir, en conseil municipal, l'intégralité des membres présents a voté contre une extension de l'autorisation. La préfecture avait lancé une consultation publique pendant 15 jours en février, qui a recueilli 70 demandes. "Tout le monde est défavorable à cette nouvelle autorisation" explique le maire Germain Derudder. Parmi les signataires, le député de Moselle (RN) Kévin Pfeffer estime que cette autorisation "doit prendre fin en 2026".En plus du bruit permanente de dizaines de camions qui chargent, déchargent et concassent sur la zone de 36 000 m2 (et qui souhaite s'étendre sur 5 500 m2 supplémentaire), des poussières recouvrent les maisons environnantes. Une rangée d'arbres qui séparait le village de l'autoroute "est à moitié mort et menace de s'effondrer", montre Jean-Paul depuis son balcon, à quelques mètres de plusieurs tas immenses de déchets inertes. Le riverain dénonce une zone qui n'a pas la vocation telle que présentée à l'époque. "Cela devait être un remblais, c'est un site de concassage. Le stockage ne sera jamais plein, et Eurovia, qui est bien installée ici, ne partira jamais" si l'autorisation est renouvelée.Cette dernière devrait servir à remblayer la zone, mais dans le village, personne n'y croit. "Les tas au bord de mon jardin augmentent, le creux est toujours là et ils veulent s'agrandir... Je vois mal ce chantier se terminer en 2030". Le maire estime aussi que cette zone est devenue une "verrue" en entrée de ville, et "donne une mauvaise image de marque". La décision finale revient désormais au préfet. Eurovia n'a pas souhaité commenter la situation actuelle.